Objectifs scientifiques et projet de recherche

Ce projet consiste en l’étude hydro climatique et sédimentaire des bassins-versants de deux grands oueds algériens : la Medjerda dans l’est, et le Cheliff qui couvre le grand ouest. Pour le Cheliff l’étude s’étendra jusqu’à la Méditerranée, afin d’analyser les effets des changements climatique et anthropique sur le régime hydro sédimentaire de l’oued, jusqu’au littoral. En effet la réduction des apports sédimentaires au littoral par les grands oueds du Maghreb depuis plusieurs décennies, du fait principalement des barrages, a été clairement mise en évidence dans la basse vallée de la Medjerda en Tunisie, et est en cours d’étude au Maroc sur le Bouregreg et la Moulouya. L’étude de l’oued Cheliff en Algérie viendra compléter cette initiative Grands Fleuves Maghreb, lancée par HSM depuis plusieurs années, et à laquelle l’équipe algérienne est associée à travers plusieurs collaborations. L’oued Cheliff est d’une importance vitale pour l’alimentation en eau de l’ouest de l’Algérie, mais l’impact des nombreux aménagements sur son régime hydro sédimentaire et les apports réels en sédiments au littoral n’ont jamais été étudiés jusqu’à la mer. Or on a pu constater déjà une diminution du débit et très probablement de la charge sédimentaire à la station de Sidi Bel Attar, 18 km avant l’embouchure, ainsi qu’une modification de l’embouchure et une inversion apparente du delta. Ce projet abordera également le suivi de l’historique des aménagements et des volumes d’eau stockés et utilisés (irrigation AEP), de l’évolution de l’occupation du sol, de la population et des statistiques agricoles. Des carottages seront également réalisés dans l’estuaire du Cheliff, afin de reconstituer l’histoire sédimentaire des dernières décennies pour la comparer aux enregistrements de transports solides effectués à la station de Sidi Bel Attar. Protocole et méthodes seront mis en œuvre au cours du projet RHOLEX, financé par le PHC Tassili sur 2018-2020, inspirés des premières études réalisées en Tunisie dans le cadre du PHC RYSCMED, et appliquées au Maroc (PHC CASBA). Ces informations serviront par la suite d’outils de discussion afin d’aider à l’interprétation des résultats obtenus concernant les impacts sur la réduction des apports en eau au littoral et du trait de côte. La mise en place de cette partie nécessitera en cours de projet un élargissement du partenariat en Algérie avec le Centre de Recherche Nucléaire d’Alger et avec l’ENSMAL pour la partie littorale, afin d’avancer vers une structure plus élargie en thématique et plus autonome en traitement de données, en collaboration avec les équipes ayant déjà acquis de l’expérience sur le sujet en Tunisie et au Maroc, et à Montpellier avec l’UMR Géosciences Montpellier, partenaire d’HSM dans plusieurs projets en cours pour l’analyse de carottes sédimentaires et la géochronologie. La première partie du projet consiste en l’analyse des séries d'observations hydroclimatiques sur les oueds Cheliff et Medjerda (partie algérienne), et fait l’objet de la thèse d’Abderrahmane Khedimallah, financée actuellement par une bourse Campus France de l’ambassade de France à Alger. La thèse de Ali Haddour, financée par le projet PHC RHOLEX, porte sur l’analyse de carottes sédimentaires prélevées le long de l’embouchure et la modélisation des écoulements et des transports solides associés, dans une perspective de reconstitution historique des apports et d’investigation de l’impact des barrages, et la troisième thèse porte sur la modélisation des écoulements à l’aval des barrages, dans un soucis d’étude de l’impact socio-économique des aménagements sur l’oued Cheliff.

Unités IRD impliquées

1R05000 : HSM

Institutions membres

ENSH : Ecole nationale supérieure d'hydraulique de Blida

Responsable(s)

Mme. x

Correspondant

M. X

Disciplines scientifiques

Sciences de la Terre et de l'univers, espace

Thématiques de recherche

L’étude de la Medjerda permet de mettre en œuvre une coopération bilatérale entre l’Algérie et la Tunisie actuellement en cours de développement entre l’ENSH Blida et l’INRGREF/INAT à Tunis.