Objectifs scientifiques et projet de recherche

Le présent projet de la JEAI IBAO a pour objectif général la description et la compréhension des modalités de quelques invasions biologiques majeures, et de leurs conséquences en matière de santé publique et de sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest. Cette région est en effet considérée comme particulièrement exposée et sensible aux changements globaux dont plusieurs (i.e., changements climatiques, changements d’usage des terres, transformation des milieux par l’homme, urbanisation, intensification des échanges, etc.) sont susceptibles de favoriser les bioinvasions. Nous nous intéresserons plus spécifiquement à trois modèles biologiques d’intérêt agronomique ou de santé publique : (i) la mineuse de la tomate (Tuta absoluta ) dont l’expansion rapide menace fortement les cultures maraîchères dans la zone sahélienne, (ii) la gerbille (Gerbillus nigeriae ), important ravageur des cultures céréalières pluviales et dont l’aire de distribution est en cours de modification, vraisemblablement suite aux récentes modifications climatiques et d’usage des sols dans les milieux anthropisés sahéliens, et (iii) le rat noir (Rattus rattus ) dont l’importation via les ports, la dissémination via le transport routier et l’installation dans les villes et les villages africains constituent un risque majeur pour la santé publique via la propagation d’agents zoonotiques pathogènes pour l’homme.
Dans chacun de ces cas, nos objectifs seront d’établir un état des lieux de la distribution de l’invasif, d’évaluer la dynamique spatio-temporelle de l’invasion, d’en identifier les déterminants écologiques (voies de colonisation, milieux de prédilection, etc.) et, dans la mesure du possible, de produire des éléments concrets (ex. tests de lutte biologique, évaluation de dégâts agricoles, veille sanitaire) en vue de leur contrôle ou de l’atténuation de leurs nuisances (ex. cartes de risque, scénarios prédictifs, mesures de lutte, etc.). Ces travaux seront rendus possibles par nos compétences et notre expérience puisque nous sommes déjà impliqués dans des études similaires dans nos pays respectifs. Ils prendront néanmoins une plus-value évidente avec cette JEAI grâce à la synchronisation, la mutualisation et la régionalisation de nos recherches, ce qui en augmentera l’efficacité et la portée. Nous bénéficions par ailleurs de collaborations de longue date avec les chercheurs du CBGP, ce qui constituera un avantage majeur, notamment pour la mise en oeuvre et l’appropriation par nos laboratoires de certains concepts et de certaines technologies. Enfin, la JEAI sera l’occasion de formaliser les échanges scientifiques et pédagogiques certes préexistants au sein de notre réseau de collaborateurs ouest africains, mais aujourd’hui menacés faute de structure adéquate pour les pérenniser.

Unités IRD

4R02200 : CBGP

Partenaires / Unités de recherche associés

UAM : Université Abdou Moumouni de Niamey

Responsable

M. Maman karmadini HIMA

Correspondants

M. Gauthier DOBIGNY

Thématique(s)

C’est dans ce cadre que s’inscrit le présent projet de JEAI dont l’objectif général est la description et la compréhension des modalités de trois invasions biologiques majeures, et de leurs conséquences en matière de santé publique et de sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest. Il concerne deux types de bioinvasions différentes (revue dans Facon et al., 2006) : les deux premières correspondent à la définition la plus répandue des bioinvasions, c’est-à-dire l’introduction puis la dispersion d’espèces exotiques introduites, tandis que la seconde concerne une expansion ou un glissement de l’aire de distribution d’une espèce autochtone à la faveur de modifications anthropo-climatiques des milieux. Ainsi, nous nous intéresserons à trois espèces invasives d’intérêt agronomique ou médical :
(i) la mineuse sud-américaine de la tomate (Tuta absoluta) dont l’expansion rapide menace fortement les cultures maraîchères dans la zone sahélienne,
(ii) la gerbille (Gerbillus nigeriae), important ravageur des cultures céréalières pluviales et dont l’aire de distribution est en cours de modification, vraisemblablement suite aux récentes modifications climatiques et d’usage des sols dans les milieux anthropisés sahéliens, et
(iii) le rat noir (Rattus rattus) dont l’importation via les ports, la dissémination par le transport routier et l’installation dans les villes et les villages africains constituent un risque majeur pour la santé publique via la propagation d’agents zoonotiques pathogènes pour l’homme.