Objectifs scientifiques et projet de recherche

Nouakchott, la capitale de la Mauritanie située dans le Sahara, était indemne de paludisme jusqu’au début des années 1990. Depuis cette date, le paludisme est devenu un problème majeur de santé publique. Les infections par Plasmodium vivax ont connu ces dernières années une forte augmentation de l’incidence. Bien que le Ministère de la Santé préconise l’artésunate-amodiaquine pour le traitement du paludisme quel que soit l’espèce en cause, notre étude récente a démontré que la chloroquine reste 100% efficace contre P. vivax. La transmission du paludisme à P. vivax est assurée essentiellement par le moustique Anopheles arabiensis, présent dans la capitale tout au long de l’année. Mais il est probable que d’autres moustiques du complexe An. gambiae, en particulier An. coluzzii, sont également présents dans ces environnements arides et anthropisés. C’est dans ce contexte de l’émergence du paludisme à Nouakchott et ailleurs dans la zone saharienne du pays que le projet Initiative 5%, intitulé « Mise à jour des données sur le paludisme dans trois faciès épidémiologiques en Mauritanie », a été accepté pour financement par Expertise France de 2014 à 2016. Notre programme de recherche capitalisera sur les activités prévues dans le projet en cours (Initiative 5%) en développant des objectifs complémentaires pour une meilleure compréhension de la situation du paludisme et des autres maladies à vecteur en Mauritanie. Récemment, nous avons signalé, pour la première fois, la présence à Nouakchott, d’Aedes aegypti, principal vecteur de la dengue et de la fièvre jaune.

Unités IRD impliquées

2R25700 : VITROME

Institutions membres

USTM : Université des sciences et techniques de Masuku

Responsable(s)

M. x

Correspondant

M. X

Disciplines scientifiques

Biologie, médecine et santé

Thématiques de recherche

L’objectif général du présent programme de recherche est d’évaluer le risque d’émergence des chimiorésistances chez P. vivax et de caractériser les gîtes larvaires de moustiques. Spécifiquement, il s’agit de : 1 - Au niveau du parasite : Caractériser les mutations sur le gène Kelch 12, marqueur de résistance à l’artémisinine chez P. vivax ; 2 - Au niveau du vecteur : Cartographier, géo-référencer et caractériser la phénologie des gîtes larvaires d’anophèles à Nouakchott ; Identifier les différentes espèces d’anophèles et d’Aedes présentes et étudier leur dynamique spatiotemporelle dans la ville de Nouakchott et ses extensions récentes ; Incriminer les vecteurs dans la transmission par détection des parasites chez les adultes ; 3 - Au niveau de l’hôte : Evaluer la fréquence de l’antigène Duffy chez les sujets impaludés, en fonction de l’ethnie, et déterminer la susceptibilité au paludisme à P. vivax chez les sujets Duffy-négatifs ; Déterminer la fréquence de la déficience en glucose-6-phosphate déshydrogénase pour évaluer le risque d’effets secondaires graves associés à la prise de primaquine dans la perspective de son introduction dans le schéma thérapeutique du paludisme à P. vivax en Mauritanie.